Travailler dans une SAS : qui peut postuler ?

Un président unique d’une SASU ne peut pas signer un contrat de travail avec sa propre société tant qu’il conserve l’intégralité du capital. La loi interdit ainsi au seul actionnaire dirigeant de cumuler les fonctions d’employeur et de salarié dans cette configuration.

Dans le cas d’une SASU qui embauche un tiers, aucune restriction de diplôme, de statut ou de nationalité n’est imposée par le code du travail. Les spécificités de la SASU, notamment sa souplesse statutaire, modifient toutefois certaines étapes du recrutement et la nature des contrats proposés.

SASU et SAS : quelles différences pour les candidats et les recruteurs ?

Dans le paysage des sociétés par actions, la frontière entre SASU (société par actions simplifiée à associé unique) et SAS (société par actions simplifiée) ne se limite pas à une question d’effectif ou de vocabulaire. Cette distinction modèle en profondeur la façon dont on recrute, la hiérarchie qui s’installe et le type de profils qui frappent à la porte. D’un côté, la SASU se fonde sur un associé unique. De l’autre, la SAS multiplie les associés, et cela change tout : la gouvernance, l’esprit de l’entreprise, la dynamique interne.

Le président d’une SASU peut être une personne physique ou morale, tout comme dans une SAS. Dès qu’on passe à la SAS, la direction se fait plus collective : il devient possible de nommer un directeur général, de mettre en place un conseil d’administration ou un conseil de surveillance. Dans ce cas, le recrutement se partage entre plusieurs décideurs, la chaîne de validation s’allonge, les regards se croisent. À l’inverse, dans une SASU, l’associé unique garde la main sur tous les choix ; les décisions sont rapides, mais les échanges se font en vase clos. Ce mode de fonctionnement imprime sa marque sur chaque entretien, sur chaque embauche.

Pour illustrer les différences concrètes entre les deux formes de sociétés, voici un aperçu des critères clés :

  • Actionnaires : que l’on soit une personne physique ou morale, aucune barrière de nationalité ou de capacité ne vient freiner l’accès.
  • Capital social : aucun plancher imposé par la loi, les apports peuvent être réalisés en numéraire ou en nature.
  • Droits et obligations : droit de vote, perception de dividendes, contrôle des orientations, engagement limité au montant des apports.

Que l’on choisisse la SASU ou la SAS, l’actionnaire dispose de droits fondamentaux (accès à l’information, vote en assemblée, perception de dividendes) et de devoirs précis (versement des apports, respect des statuts, responsabilité limitée). Les statuts rédigés au démarrage servent de boussole : ils déterminent la répartition des pouvoirs, la gouvernance et fixent le cadre du recrutement. Les sociétés en pleine expansion ou les groupes privilégient souvent la SAS pour sa capacité à intégrer des profils variés et à instaurer des schémas de management évolutifs. La SASU, elle, attire les créateurs indépendants ou les structures en quête de réactivité, quitte à sacrifier la diversité des points de vue dans les recrutements.

Qui peut réellement postuler dans une SASU ? Panorama des profils éligibles

Dans une SASU, le président règne en maître à bord. Il peut s’agir d’une personne physique ou d’une personne morale, sans restriction liée à la nationalité. Ce modèle attire autant l’entrepreneur solo, le consultant en quête d’agilité, que la PME cherchant à tester une activité avec un véhicule distinct. Le président concentre les pouvoirs exécutifs, mais le cumul avec un contrat de travail n’est possible que dans des conditions très strictes : il faut prouver l’existence de tâches techniques réelles, totalement séparées du mandat social, et établir un lien de subordination. En pratique, ce scénario reste exceptionnel.

La SASU a toute latitude pour embaucher des salariés, que ce soit en CDI, en CDD ou dans le cadre de l’alternance. Les postes ouverts varient selon l’activité, mais une règle subsiste : le salarié ne peut pas devenir l’associé unique tant que la société garde cette forme. Ce garde-fou évite toute confusion des rôles et assure la clarté de la gouvernance. Chacun sa place : l’associé unique pilote, le salarié apporte ses compétences sous contrat de travail.

Pour clarifier les rôles possibles au sein d’une SASU, voici les différentes possibilités :

  • Président : personne physique ou morale, qu’il soit français ou étranger
  • Salarié : tout candidat, sans restriction de situation ou de nationalité, à l’exception de l’associé unique
  • Actionnaire : l’ouverture du capital à d’autres personnes n’est possible qu’en transformant la SASU en SAS

La flexibilité du modèle SASU attire un éventail varié de profils : entrepreneurs indépendants, consultants, porteurs de projets innovants, ou structures en quête d’un cadre juridique souple. Le recrutement y reste largement ouvert, à un détail près : le salarié recruté ne peut pas devenir l’associé unique tant que la société conserve ce statut. Seule une transformation en SAS permettrait ce passage de relais.

Tests d’aptitude, entretiens et spécificités du recrutement en SASU

Dans une société par actions simplifiée unipersonnelle, le recrutement ne laisse aucune place à l’amateurisme. Les pratiques diffèrent selon l’activité, mais bien souvent, la première étape consiste à évaluer les compétences techniques ou comportementales des candidats, à travers des tests d’aptitude ciblés. Ces tests servent à mesurer la capacité d’adaptation, la maîtrise des outils numériques ou encore la gestion de situations concrètes, comme le télétravail ponctuel.

L’entretien d’embauche est le moment clé du processus. Le président, parfois seul à la manœuvre, conduit la discussion. Ce qui compte, ce n’est pas tant de cocher toutes les cases que de montrer une véritable aptitude à dynamiser la société. La polyvalence, l’autonomie, la compréhension rapide de l’univers SASU font la différence. Ici, pas de grand jury, pas de procédure interminable : la décision se prend vite, dans la continuité de l’ADN agile de la structure.

Pour ce qui est du contrat de travail, la SASU peut recourir à toutes les formes prévues par le code du travail : CDI, CDD, alternance (apprentissage ou professionnalisation). Chacune de ces formules contient ses propres exigences, notamment en matière de confidentialité ou de mobilité. Dès la première embauche, la société doit tenir à jour un registre unique du personnel et établir un document d’évaluation des risques professionnels. Les charges sociales restent à un niveau élevé, mais elles ouvrent droit à la protection du régime général de la sécurité sociale pour le salarié.

Femme concentrée travaillant à son bureau lumineux

Ressources pratiques pour réussir son recrutement ou sa candidature en SASU

Pour faciliter sa démarche, qu’on soit dirigeant ou candidat à l’embauche dans une société par actions simplifiée unipersonnelle, il existe de nombreux dispositifs capables de changer la donne. Beaucoup restent encore sous-utilisés, alors qu’ils peuvent réellement faciliter l’intégration ou le recrutement.

Parmi les aides financières disponibles, plusieurs leviers sont à la portée des dirigeants de SASU. Voici les principaux dispositifs à connaître pour alléger la facture ou sécuriser l’embauche :

  • Alternance : l’aide unique à l’apprentissage simplifie l’intégration et réduit le coût pour la société.
  • Jeunes diplômés ou seniors : plusieurs aides peuvent se cumuler avec la réduction générale des cotisations sur certains profils.
  • Candidats en situation de handicap : les subventions de l’Agefiph offrent un soutien financier complémentaire.

La SASU bénéficie aussi d’avantages selon la zone d’implantation : embaucher dans une zone ZZR, ZRD ou QPV ouvre droit à des exonérations spécifiques. Les travailleurs handicapés accèdent à des dispositifs d’accompagnement dédiés. Sans oublier l’aide forfaitaire de France Travail pour l’embauche d’un demandeur d’emploi.

Côté candidat, créer une SASU n’empêche pas de conserver ses droits ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi) tant qu’aucune rémunération n’est tirée du mandat de président. Ce détail séduit particulièrement les profils en reconversion ou ceux qui souhaitent se lancer sans prendre de risques inconsidérés.

Ne négligez pas l’impact du régime fiscal choisi : impôt sur les sociétés ou sur le revenu, distribution de dividendes soumise à la flat tax… Ce paramétrage influe sur la rémunération, la protection sociale et la charge globale de l’entreprise. Se faire accompagner par un professionnel aguerri peut faire la différence au moment de poser ces choix stratégiques.

Au final, travailler dans une SAS, c’est choisir un cadre de liberté, mais aussi de précision. Pour le candidat comme pour le dirigeant, ce modèle oblige à penser chaque étape, à anticiper les transitions, et à inventer son propre parcours. La SASU n’impose pas de barrières, mais invite à définir avec lucidité la place de chacun. La prochaine candidature pourrait bien déplacer les lignes.

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