8 nouveaux indicateurs de richesse à connaître

Le PIB par habitant reste la référence pour mesurer la prospérité, malgré ses limites régulièrement dénoncées par les économistes. Certains gouvernements commencent pourtant à adopter des mesures alternatives pour évaluer le bien-être et les ressources d’un pays.De nouveaux indicateurs, intégrant des facteurs sociaux et environnementaux, font désormais l’objet d’un suivi officiel dans plusieurs institutions internationales. Ces outils cherchent à combler les angles morts des statistiques classiques et à orienter différemment les politiques publiques.

Pourquoi repenser la notion de richesse aujourd’hui ?

Le Produit Intérieur Brut (PIB) garde la main sur la scène médiatique et politique. Année après année, l’Insee le publie, les pouvoirs publics le commentent, les experts le scrutent. Pourtant, il ne raconte qu’une histoire partielle. Le bénévolat, le travail domestique, l’utilité sociale, tout ce qui forge le tissu d’une société vivable échappe à ce chiffre. Le PIB ignore les impacts négatifs : la pollution, l’épuisement des ressources, ou les dommages faits à l’environnement disparaissent du radar.

Prenez l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) : son poids officiel dans le PIB frôle les 100 milliards d’euros, environ 5 à 6 % de la richesse produite en France. Pourtant, cette mesure oublie l’essentiel : l’ESS construit du lien, accompagne les personnes en difficulté, invente des réponses pour ceux que le marché standard laisse sur le côté. Seules les activités évaluées en euros comptent pour le PIB, le reste file entre les mailles du filet.

Avec la Loi n° 2015-411 du 13 avril 2015, le prisme s’élargit : les décideurs ont désormais l’obligation de surveiller de nouveaux critères pour concevoir et piloter les politiques publiques. L’hégémonie du chiffre unique s’effrite. A la faveur du travail mené par divers acteurs, dont ESS France, la société civile impose la prise en compte d’autres dimensions. On regarde désormais, en plus du PIB, des réalités comme la pauvreté en condition de vie, l’empreinte carbone ou le taux d’emploi.

Regarder la richesse au travers de plusieurs critères devient un passage obligé. Les aspects sociaux et écologiques sont désormais au cœur du jeu. Les politiques économiques doivent s’adapter : l’arithmétique pure ne suffit plus. La France, sur la même trajectoire que ses voisins européens, se dote d’outils pour évaluer ce qui donne du sens à la vie collective, bien au-delà de la simple productivité.

Les 8 nouveaux indicateurs à connaître : au-delà du PIB et du revenu

La loi du 13 avril 2015 bouleverse les règles : on ne juge plus l’action publique à sa seule capacité à créer de la croissance, mais à partir d’une batterie d’indicateurs repensés. Ils ont été coconstruits par France Stratégie, le Conseil économique, social et environnemental, ainsi qu’avec l’appui d’autres réseaux comme ESS France. Ces outils élargissent la focale et permettent de mieux lire la société.

Voici ce que couvrent ces nouveaux instruments de mesure :

  • Taux d’emploi : il donne la proportion de personnes en activité parmi la population active, un révélateur de l’accès au travail et de l’intégration dans la vie économique.
  • Effort de recherche : il mesure ce que la société investit dans l’innovation et l’avenir commun.
  • Endettement public : surveiller cet indicateur, c’est questionner la soutenabilité des politiques publiques, et se comparer avec nos voisins.
  • Inégalités de revenus : le suivi permet de ne pas perdre de vue la fracture qui se creuse lorsque la croissance ne profite pas à tous.
  • Sorties précoces du système scolaire : un point d’alerte : chaque jeune qui décroche du parcours éducatif représente un signal d’alerte pour l’efficacité du système scolaire.
  • Pauvreté en conditions de vie : plus question de ne regarder que les fiches de paie : il s’agit aussi de s’assurer que chacun ait accès à un logement, à la santé, et à l’énergie.
  • Satisfaction dans la vie : quand l’opinion et le ressenti individuel deviennent un volet du pilotage public, ils transforment la façon d’évaluer l’action collective.
  • Espérance de vie en bonne santé : désormais, on compte non seulement les années gagnées, mais aussi la qualité de ces années.
  • Empreinte carbone et artificialisation des sols : suivre la préservation du capital naturel s’impose, pour éviter que le progrès ne rime avec dégradation irréversible.

Avec cette palette d’indicateurs, la France se place plutôt bien sur six d’entre eux. Mais sur le terrain des inégalités de revenus, de l’endettement, du taux d’emploi et de l’artificialisation des sols, le bilan révèle des marges d’amélioration. Pour les collectivités locales, les données constituent un tableau de bord très concret pour définir de nouvelles ambitions et réajuster les actions. Chaque année, le Conseil des ministres fait le point : dorénavant la richesse s’écrit au pluriel.

Objets quotidiens sur une table en bois sous la lumière naturelle

Quel impact pour les politiques économiques et la société ?

Ce virage vers les nouveaux indicateurs de richesse n’est pas qu’un exercice technique. La façon de gouverner évolue en profondeur. Le gouvernement français publie chaque année un état des lieux pluridimensionnel, guettant non seulement la progression du PIB, mais aussi l’empreinte carbone, la satisfaction dans la vie ou l’espérance de vie en bonne santé. Ces critères pèsent dans l’évaluation et orientent les arbitrages.

Derrière le rideau, les équipes de France Stratégie, du CGET et du CGDD avancent ensemble. Une plateforme numérique fait son chemin, donnant bientôt à chaque élu ou agent public la possibilité d’analyser facilement l’effet des politiques en croisant ces indicateurs. Certaines collectivités locales disposent déjà de cartes interactives : elles peuvent comparer les territoires et adapter leurs projets à des réalités précises.

Le mot d’ordre, pour Vincent Aussilloux de France Stratégie : adapter l’évaluation à la diversité des territoires. Recouper les données nationales avec la réalité du terrain permet d’ajuster l’emploi des ressources, et d’orienter les investissements là où le besoin est le plus manifeste. L’utilité sociale trouve enfin sa juste place au cœur de la décision publique.

Progressivement, la société civile adopte ces outils. Les associations, le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire, les élus locaux en font un levier pour réclamer des modes de décision plus transparents, plus ajustés à la vie concrète et plus équitables. Le débat s’enrichit : désormais, ce n’est pas la quantité de développement qui prime, mais sa qualité. Difficile de revenir en arrière après une telle ouverture. La richesse emprunte de nouveaux chemins, et le regard porté sur la prospérité ne retrouvera jamais son étroitesse d’hier.

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