Les indices boursiers enregistrent une correction significative, interrompant plusieurs mois de progression continue. Les volumes d’échanges augmentent tandis que la volatilité s’installe durablement sur les marchés.
Certains secteurs, jusqu’alors épargnés, subissent à leur tour des replis marqués. Les investisseurs institutionnels réévaluent leurs expositions, provoquant une succession de ventes techniques et d’ajustements de portefeuilles.
Pourquoi la bourse connaît-elle une baisse marquée en ce moment ?
Impossible d’ignorer la nervosité qui secoue les marchés boursiers mondiaux : Paris, New York, Tokyo, Hong Kong, nul ne semble y échapper. Le MSCI All-Country World a encaissé un recul de 6,4 % en trois jours début août 2024. Aux États-Unis, le S&P 500 plonge de près de 11 % depuis le 2 avril 2025.
Le constat en Europe n’est guère plus flatteur. Le CAC 40 recule de 11,08 %, le DAX perd 10,71 %, le FTSE 100 se contracte de 10,26 %. L’Asie n’est pas épargnée : la Bourse de Hong Kong décroche de 13,22 %, Shanghai rétrograde de 7,34 %, Shenzhen recule de 9,66 % et Taïwan termine en baisse de 9,7 %. Même Tokyo décroche de 7,82 % sur la période.
Les crypto-monnaies suivent le mouvement. Les investisseurs réduisent leur exposition aux actifs les plus volatils, ce qui déclenche des ventes en cascade. Le VIX, indicateur phare de la nervosité sur les marchés américains, remonte à des niveaux comparables à ceux de la pandémie de 2020. La tension est palpable.
Trois ressorts principaux expliquent ce contexte d’agitation :
- Prises de bénéfices massives
- Révisions à la baisse des perspectives économiques
- Propagation de la défiance sur l’ensemble des actifs risqués
Face à cette tempête, le spectre d’un Bear market, une baisse supérieure à 20 %, commence à hanter les esprits. Les opérateurs, marqués par la vitesse de la correction, scrutent désormais les premiers signes d’un éventuel répit.
Comprendre les causes profondes : facteurs économiques, géopolitiques et psychologiques
La baisse actuelle de la bourse ne s’explique pas par un seul facteur. Plusieurs dynamiques s’entremêlent. Sur le plan économique, la Fed maintient des taux d’intérêt à un sommet inégalé depuis plus de vingt ans. La Banque du Japon relève ses taux à 0,25 %, déclenchant une appréciation brutale du yen. Conséquence : les exportateurs japonais trinquent, tandis que les valeurs financières et les petites capitalisations profitent du mouvement. Aux États-Unis, le dernier rapport sur l’emploi signale un taux de chômage grimpant à 4,3 %. Selon la règle de Sahm, ce seuil lance un signal d’alerte sur le risque de récession.
Le contexte géopolitique ajoute une nouvelle couche d’incertitude. Les sanctions économiques contre la Russie viennent bousculer le flux des matières premières : pétrole, gaz, blé. L’Ukraine, fournisseur majeur de blé et d’huile de tournesol, demeure sous pression. Pendant ce temps, Moscou agite la menace d’une coupure du gaz vers l’Europe. Les droits de douane américains s’ajoutent à l’équation, la croissance mondiale vacille, et les chaînes d’approvisionnement restent fragiles.
Côté psychologique, la confiance s’effrite. Les enquêtes de l’INSEE et de la Commission européenne mettent en lumière une chute du moral des ménages et des investisseurs. La crainte de la stagflation, inflation élevée et croissance atone, plane sur les marchés. Les publications de résultats restent solides (bénéfices en hausse de 14 % sur le S&P 500), mais la défiance prend le dessus et accentue la volatilité, accélérant encore la correction des indices boursiers.
Comment réagir face à la volatilité des marchés et préserver ses investissements sur le long terme
La volatilité extrême secoue toutes les grandes places financières, du CAC 40 au Nasdaq, de Tokyo à Paris. Les secousses de ces dernières semaines rappellent que l’improvisation n’a pas sa place. La panique guette, mais elle mène souvent droit dans le mur. Il s’agit de garder la tête froide, de privilégier la méthode et la discipline.
La diversification reste la meilleure arme pour traverser cette période agitée. Évitez de miser tout sur un seul type d’actif, même parmi les valeurs réputées solides. Les corrections du S&P 500 ou du DAX montrent à quel point une exposition trop concentrée peut fragiliser un portefeuille. Pour mieux répartir le risque, il est judicieux de panacher plusieurs classes d’actifs :
- actions, obligations, immobilier,
- liquidités (fonds monétaires, livrets réglementés),
- valeurs refuges comme l’or ou l’argent.
Le choix des placements dépend de l’appétit au risque de chacun. Les profils offensifs pourront tenter de profiter des points d’entrée sur des actifs temporairement délaissés, à condition de surveiller de près les risques. Pour ceux qui privilégient la prudence, il vaut mieux se tourner vers les supports stables : obligations d’État, fonds euro, liquidités en réserve.
Ajuster la stratégie, oui, mais sans jamais céder à la précipitation ou à l’émotion. Ce climat de volatilité appelle à piloter avec rigueur, à arbitrer avec discernement et, parfois, à patienter. Avant toute décision d’envergure, s’appuyer sur l’avis d’un professionnel reste une sage précaution. Sur les marchés, la précipitation n’a jamais été une alliée.
Oser la patience, c’est se donner une chance de traverser la tempête sans y laisser ses repères. Ceux qui sauront garder leur sang-froid écriront la suite, quand la poussière sera retombée.